Après 10 jours de bons et loyaux services dans les vignes, on nous a fait comprendre qu’il n’y avait plus de boulot avant le mois de mai… Qu’à cela ne tienne, nous reprenons la route vers l’est et partons avec l’idée de découvrir de plus près les montagnes.
Au bout de quelques kilomètres, Alban déclare qu’il aimerait bien prochainement aller passer une nuit dans une hut (nom des refuges ici). 2 heures plus tard après un passage au visitor center de St Arnaud, nous étions engagés pour un trek dans Nelson Lakes National Park avec au programme non pas une mais deux nuits dans des refuges kiwi !
La première journée est une mise en jambe, non longeons le lac de Rotoiti pendant 2h30 dans une forêt jusqu’a Coldwater hut, petit refuge partagé avec un couple danois. Les paysages nous semblent familiers et Ingrid trouve même que le lac ressemble beaucoup à celui de Longemer (c’était bien la peine de faire plus de 18 000 km…)!

La deuxième étape s’annonce un peu plus dure puisque le guide annonce 1000 mètres de dénivelés et la traversée à gué de 2 rivières (ce qui semble être un sport national ici). Le sentier commence tranquillement dans la foret, puis grimpe petit à petit le long d’un torrent qui se transforme peu à peu en cascades. C’est à ce moment là que nous amorçons la montée dite “sérieuse”! Le temps est magnifique et plus nous montons plus le paysage devient alpin. Après 5 h de grimpette et finalement aucune traversée de rivière les pieds mouillés (ils ont dû construire des ponts depuis!), nous atteignons Angelus hut (1660m d’altitude) au bord du lac du même nom, entouré d’arrêtes rocheuses.Nous passons la fin de l’après midi à bouquiner sur la terrasse au soleil en admirant le paysage.
Le 3ème et dernier jour débute avec l’ascension de Angelus Peak (2025m) qui offre une vue à 360°sur tout le parc. La montée est raide et difficile dans les derniers mètres (pas de sentier, pas de balisage : mais que fait le club vosgien !!) mais nous sommes récompensés par le magnifique panorama.Le retour vers le parking où nous attendait Yvan emprunte une longue arrête caillouteuse puis le chemin continue dans des paysages désertiques teintés de vert et de orange avant de plonger dans la forêt.
Cette première randonnées de plusieurs jours nous a mis l’eau à la bouche pour la suite et nous envisageons même d’acheter un “Annual Backcountry Hut Pass” afin de découvrir de plus près le millier de Hut du pays! Ici, l’organisation des refuges est assez différente de celle en France puisqu’il n’y a quasiment aucun service proposé : pas de repas, pas d’eau potable et encore moins de binouze bien fraiche! Il faut donc randonner autonome avec nourriture, popotte et gaz sur le dos et ne pas oublier sa frontale et ses pastilles purifiantes pour l’eau.
Voir les photos ici

Le topo:
Jour 1 : Mount Robert Carpark – Coldwater Hut via Lakeside track : 2h30 / 9km
Jour 2 : Coldwater Hut – Angelus Hut via Cascade track : 4 h30 / 12 km /D+ 1000m
Jour 3 : Angelus Hut – Angelus Peak – Angelus Hut – Mount Robert Ridge – Mount Robert Carpark : 7h15/ 18 km / D+ 700m D- 1400m
De Tongariro National Park à Wellington, en passant par New Plymouth, quelques images et quelques lignes sur nos étapes les plus belles et les plus surprenantes… Nous nous sommes quelques peu éloignés des grandes routes touristiques traditionnelles pour découvrir des endroits sympas et dépaysants :
- La SH43 ou Forgotten World Highway : Bienvenue sur la seule route nationale de NZ qui n’est pas entièrement goudronnée! Dès la sortie de la petite ville de Taumarunui, le ton est donné: prochaine station essence dans 150 km… Nous faisons le point sur le niveau d’essence. Il nous reste la moitié : “on est large” (dixit Alban). Toujours selon Alban: “Si la grande route principale nous gonfle, on pourra toujours couper par les petites routes…” Tu parles! La soi-disant route principale n’est qu’une succession de collines abruptes, de virages serrés, et de fermes isolées (qui semblent abandonnées!). Après environ 70 km, on traverse même une gorge étroite à travers une forêt dense sur un chemin (plus qu’une route) pendant une quinzaine de kilomètres… On a vraiment l’impression d’être dans un autre temps ou carrément dans un monde parallèle. Surtout lorsqu’on arrive en République de Whangamomona, village qui s’est autoproclamé indépendant dans les années 70 pour ne pas être rattaché de force à une autre région. Après près de 4h depuis notre point de départ, nous retrouvons progressivement la civilisation… Heureusement, car Yvan commençait à avoir sérieusement soif!
- New Plymouth : sympathique petite ville aux airs de station balnéaire. New Plymouth nous a donné l’occasion de sortir les bodyboards sur une magnifique plage de sable noir. Ce fut également notre ville étape avant et après l’ascension du Mont Taranaki (voir l’article “ Un volcan au coeur brisé”).
- La Surf Highway et le Cape Egmont : route longeant la côte en contournant le Mont Taranaki, elle est réputée pour ses nombreuses Surf Beach. Le point le plus à l’ouest de la région, Cape Egmont, est surmonté d’un grand phare.
- Wanganui : petit arrêt au marché local et grande frayeur au moment de repartir… Yvan ne démarre plus!! On demande un peu d’aide à de gentils kiwis qui nous disent (en anglais bien sur) : ça doit être le démarreur. Heureusement, il ne s’agissait que d’un petit problème de batterie… Alban avait laissé les phares allumés!
- Les plages de la côte ouest : La route descendant à l’extrême sud de l’ile longe la mer de Tasman et permet de nombreuses petites pauses baignades si le temps le permet (car il ne fait pas toujours grand beau en NZ!). Waipipi plage de sable noir avec de nombreuses cavités, Otaki plage idéale pour le footing de fin de journée le long de la mer (mais moins pour dormir, nous avons été sorti du lit par un garde, qui nous a gentiment demandé de décamper!) ou encore Te Horo beach et Paekakariki.
… nous sommes arrivés ensuite à Wellington pour prendre le ferry et débuter l’aventure dans l’ile du sud. On the road again !!!
Selon la légende Maori, la volcan Taranaki était à l’origine situé au côté des autres volcans du centre de l’île du Nord (Tongariro et Ruapehu). Il tomba amoureux de Pihanga, très belle montagne voisine mais déjà femme de Tongariro. Quand celui-ci l’apprit, il défia Taranaki dans un combat qui mêla lave, rochers,cendres brulantes et tremblements de terre. Taranaki perdit la bataille et partit s’exiler vers l’ouest, le cœur brisé, creusant sur son sillage la Whanganui River qui s’emplit de ses larmes. On dit encore aujourd’hui que lorsque la montagne se couvre de nuages et de pluie, c’est que Taranaki se cache pour pleurer son amour perdu…
Le Mont Taranaki( ou Mont Egmont) est situé à l’ouest de l’île du Nord au centre d’une large avancée dans la mer de Tasman. Nous avons décidé de le gravir en espérant qu’il ne pleure pas trop ce jour-là!
Départ matinal depuis le visitor centre à quelques kilomètres d’Egmont Village. Même s’il s’agit du sommet le plus gravi de NZ, c’est une randonnée réputée assez difficile et il est recommandé de s’inscrire sur un registre avant de débuter l’ascension. Nous laissons donc notre nom et partons sous un soleil étincelant au dessus des nuages qui couvrent les plaines des alentours.
Les premiers kilomètres se font sur une large piste de 4x4 et les premiers 500 mètres de dénivelé sont vite avalés. Après le refuge, la végétation s’arrête nette et les choses sérieuses commencent avec d’abords des escaliers puis un ébouli bien raide avant d’arriver sur une arrête caillouteuse et exposée. Le sommet s’atteint après avoir traversé un névé qui recouvre le cratère, puis un dernier petit raidillon nous conduit à 2518 m d’altitude.
Après 3h30 d’effort et de montée, nous avons un peu la tête dans les nuages (pas facile de consoler un volcan !!) mais sommes récompensés par de belles éclaircies qui nous laissent entrevoir les paysages et la mer au loin.
D’origine volcanique et d’une superficie de 616 km² (soit d’après le guide, équivalente à celle de Singapour), le lac Taupo et ses abords sont le terrain de jeu idéal pour tous les passionnées de nature de de sport outdoor.
D’emblée, la ville du même nom, située en plein centre de l’île du nord, nous a paru forte accueillante (une library au top pour pouvoir envoyer des news, plein de runners autour du lac, et une ambiance de village de montagne en été) nous avons donc décidé de rester quelques jours ici et de visiter les alentours :
- Huka Falls : le site naturel le plus visité de Nouvelle-Zélande (toujours d’après le guide!) abrite des chutes d’eau impressionnantes, plus par leur débit et la couleur de l’eau que par leur hauteur (un peu ridicule il faut l’admettre!). En prime, un petit sentier remonte la Waikato river jusqu’à une source d’eau chaude ! Manque de bol nous n’avions pas les maillots de bain sur nous ce jour-là! Que cela ne tienne, nous y reviendrons plus tard!
- Kinloch et Kawakawa Bay : randonnée magnifique le long du lac à une vingtaine de km de Taupo, dans le bush (forêt primaire avec ses immenses fougères) jusqu’à une baie isolée (2h de marche quand même). Nous pensions y être seuls et tranquilles, c’était sans compter les quelques bateaux qui nous avaient devancés! Le site accueille également un spot d’escalade réputé. Petite leçon pour la suite à Kinloch : les stations essence sont plutôt rares dans le pays, mieux vaut être prévoyant pour rentrer à bon port….Nous avons été obligés de faire le plein à la marina, à la pompe des bateaux pour éviter la panne sèche!

- Et bien sur, le meilleur pour la fin: la plus belle vue que l’on puisse avoir sur la ville en prenant un peu de hauteur (12 000 pied / 3,5 km quand même!). Nous avons fait le plein d’adrénaline : une quinzaine de minute d’avion (bien assez pour faire monter la pression et se demander ce qu’on fait là !), un faux départ pour Ingrid qui partait en tête, 45 secondes de chute libre et quelques minutes de parachute pour admirer le paysage!! En trois mots : UN PUR BONHEUR ! Et des sensations uniques que nous ne sommes pas prêts d’oublier!

Voir l’album complet ici
Ce fut le coup de foudre dès les premières minutes, malgré son grand âge, il nous a indéniablement tapé dans l’œil !
Il avait tout pour nous plaire : une belle allure, de la place, de nombreux petits rangement astucieux, une “cuisine” toute équipée, un dodo bien chaud et une expérience certaine de la route ( ni sprinteur, ni grimpeur mais rouleur dans l’âme!).
Bientôt majeur, notre nouveau compagnon de route a déjà roulé sa (ses) bosse(s), sur une grande partie du pays, nul doute qu’il connait déjà la route comme sa poche ! (300 000 km au compteur quand même!)
“Il” c’est Yvan, notre nouvelle maison! Espérons qu’elle soit mobile pendant quelques mois encore et qu’elle nous suive dans toutes nos aventures !
En attendant notre virement international qui devrait nous permettre d’acheter le van de nos rêves, nous avons décidé de quitter Auckland pendant quelques jours : direction Waiheke Island petite île à environ 40 min de bateau d’Auckland.

Cette petite île (93km² et un peu plus de 7000 habitants) est un véritable petit bijou : des grandes plages de sables blancs, des collines à perte de vue, de nombreux vignobles et oliveraies… Dépaysement total !
Nous avons passé 4 jours découvrir l’île en stop et à pied en prenant parfois quelques minutes pour une petite baignade (c’est quand même les vacances et il faut travailler le bronzage! ). Si les côté ouest de l’île est une succession de petits villages, l’est est en revanche complètement désert d’habitations. 
Nous avons commencé par un petit tour des vignobles mais ici pas facile de pouvoir goûter le vin sans débourser quelques dollars… nous avons quand même réussi à négocier un demi-verre de Syrah pour 2 qui était d’après le vigneron très proche du vin français… (en moins bon bien sur!).
Le lendemain, cap à l’est de l’île pour visiter Stony Batter, un lieu chargé d’histoire qui protégeait la NZ et Auckland pendant la 2ème Guerre Mondiale. Nous avons pu découvrir l’emplacement de 3 énormes canons et l’impressionnant réseau de tunnels souterrains qui les relient. Pour l’anecdote, il n’y a pas de routes goudronnées dans cette partie de l'île et nous avons fait les 10km de trajet en stop à l’arrière d’un pick-up: on se serait cru dans Pékin Express (Stéphane Rotenberg en moins!)
Nous avons ensuite continué notre petit tour de l’ile et sommes partis à la découverte de Rocky bay avec ses petites criques sauvages qui côtoient les maisons de milliardaire toujours sous un très beau soleil et une bonne vingtaine de degrés.
Retour sur Auckland le vendredi sous la pluie (comme ca pas de regret).Prochaine étape, trouver un van et partir “on the road”
Voir l’album complet ICI
